A peine arrivée à Windhoek, j’ai rejoint 90 femmes ayant des responsabilités dans leurs Églises luthériennes des cinq continents. Je côtoie des Malgaches, des Japonaises, des Canadiennes, des Congolaises, des Boliviennes, des Finlandaises, j’ai déjà discuté avec une Estonienne, une femme du Surinam, ma colocataire est Croate. Ce matin, nous avons célébré ensemble.
Elles sont gaies, aiment chanter, parler théologie, défendre leurs idées et témoigner de ce qu’elles vivent dans leurs situations. Elles sont toutes connectées, font des présentations powerpoint remarquables, s’expriment en anglais, parfois rudimentaires, mais elle se font comprendre par tous les moyens. Elles trouvent que malgré les progrès considérables (82 % des Eglises de la FLM reconnaissent le ministère pastoral de femmes), elles voudraient aller encore plus loin : accéder à des postes de direction, pouvoir exercer leurs ministères et charismes à leur façon, et non pas comme les hommes aimeraient qu’elles le fassent.
Je me sens privilégiée. Dans l’UEPAL, et auparavant quand j’étais dans l’ERF, je n’ai pas été confrontée à des propos machistes ou sexistes, ma parole et mes propositions ont été prises au sérieux. Ici, certaines femmes témoignent de violences, de viols parfois, de discrimination et de condescendance souvent, de portes qui se ferment parce que les hommes en position hiérarchique ne veulent pas d’elles.
Nous passons nos (longues) journée à mettre en commun nos idées et nos suggestions pour apporter un message de la part des femmes à l’Assemblée générale qui débutera mercredi matin. Tout est très structuré, il y a peu de pauses. Nous en sommes déjà à la troisième version d’un texte qui, à chaque fois, est enrichi et amendé.
Comment allons-nous le présenter ? De façon très « académique » (comme le souhaitent certains ?) ou de façon créative, comme l’espèrent les femmes ici. Avec Agnieska, une Polonaise, Dina, une femme d’Asie du Sud-Est et Mina, une Tanzanienne, nous sommes 4 à réfléchir à la forme qui sera la plus pertinente.
A bientôt. Je suis bien sûr en pensées avec la France et attends avec impatience les résultats des élections !
Patricia
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