vendredi 29 juillet 2022

Les attentes des participants français à l'Assemblée du COE (2)

 Emmanuelle Seyboldt, présidente de l'Eglise protestante unie de France, parle avec Marc Schaefer, responsable des podcats de la même Eglise, de l'assemblée de Karlsruhe. Pour écouter le podcast, c'est par ici.

vendredi 22 juillet 2022

Les attentes de futurs participants à l'Assemblée du COE (1)

Claire Sixt-Gateuille, l'ancienne responsable des relations internationales de l'Eglise protestante unie de France et son successeur Ulrich Rusen-Weinhold présentent l'assemblée du Conseil œcuménique des Églises et leurs attentes :

 

vendredi 15 juillet 2022

Mais que fait le Conseil œcuménique des Eglises ?

(c) Marcelo Schneider/COE
On pourrait faire un inventaire à la Prévert de tous les sujets dont se saisit le COE, de la formation théologique aux droits de l’enfant, de la diaconie aux « jeudi en noir », contre les violences sexuelles. Mais si l’on se concentre sur les grandes lignes qui nous intéressent particulièrement, ça donne :

-    Du dialogue théologique multilatéral : En 2012, la Commission Foi et Constitution adoptait le texte de convergence « l’Église, vers une vision commune », fruit de 30 ans de dialogue autour de l’ecclésiologie (ce qu’est l’Église). Aujourd’hui, une cinquantaine d’Églises ont répondu à ce texte, et la commission a analysé et publié ces réponses et dégagé des pistes d’approfondissement pour la suite. Il est également apparu qu’un dialogue sur le discernement moral par les Églises était nécessaire, et que celui-ci nécessitait une autre méthodologie que celle utilisée pour le dialogue théologique classique. Quatre textes ont aujourd’hui paru sur la question, posant les bases, analysant les processus par confession et selon les périodes et les contextes, et proposant une méthodologie originale.  
-    Une réflexion sur la mission aujourd’hui : Après le texte « Ensemble vers la vie » de 2012, une conférence missionnaire s’est réunie en 2018 à Arusha, au Kenya, et a produit un « appel à vivre en disciples ». Elle a depuis produit un texte sur la spiritualité transformatrice, un des axes majeurs du texte « Ensemble vers la vie » (les deux autres étant : Dieu est lui-même en mission pour affirmer et favoriser la vie et la « mission depuis les Marges »).
-    De l’échange d’informations et du plaidoyer concernant des situations humanitaires ou politiques critiques, ainsi que des actions de mobilisation en faveur de la paix, de la justice et pour éradiquer la pauvreté : c’est le rôle de la Commission des Églises sur les affaires internationales (CCIA).
-    Une réflexion sur la diaconie pour mieux articuler les engagements des différentes agences humanitaires ou diaconales chrétiennes dans le monde.
-    Un travail économique, politique et éthique sur les injustices au niveau mondial, et le développement – avec d’autres acteurs – d’un modèle alternatif qui permette des échanges mondiaux de façon raisonnable et limite les logiques de prédation à l’œuvre dans la globalisation néo-libérale (le programme NIFEA).
-    De la formation œcuménique sous différentes formes
-    Des actions de développement des Droits humains (campagnes pour comprendre et dépasser le racisme, formations dans les Églises aux droits des enfants, lutte contre les violences sexuelles et les violences liées au genre, prévention des abus sexuels dans les Églises, mission d’observation en Israël-Palestine, etc.)
Bref, l’assemblée de Karlsruhe ne manquera pas de sujets à aborder. Mais aura-t-on assez de temps pour faire autre chose que les effleurer ?

Claire Sixt-Gateuille

vendredi 8 juillet 2022

Rechercher le consensus

 

Prise de décision par consensus (c) Joanna Linden-Montes

Depuis 2006, les délégués à l’assemblée du Conseil œcuménique des Eglises (COE) ont un peu l’impression de voter tout le temps…
En effet, Le COE a adopté un mode de prise de décision par consensus. L’idée est de ne pas se contenter de décisions qui n’emporteraient l’adhésion que d’une courte majorité. Cela permet à toutes les confessions présentes – ainsi qu’aux personnes de divers horizons culturels – d’être entendues et écoutées lorsque l’assemblée du COE prend des décisions.

Pour rechercher un consensus, les modérateurs des discussions ont besoin de connaître l’avis des délégués. Aussi, à chaque intervention, ils sont appelés à s’exprimer : plutôt d’accord avec ce qui vient d’être dit ? il faut soulever à hauteur de poitrine un carton orange pour dire « j’accueille chaudement cette intervention ». Plutôt en désaccord ou intervention sans intérêt ? Il faut soulever un carton bleu pour « j’accueille froidement cette proposition ».
 
Lors des discussions, le modérateur ou la modératrice est donc là non seulement pour donner la parole, mais aussi pour « prendre le pouls » de l’assemblée, sentir les tendances qui se dégagent et donc infléchir les discussions dans un sens ou dans un autre. Il est aussi possible de faire remonter des questions ou des remarques par écrit à la modérature. Si plusieurs remarques vont dans le même sens, elles auront plus de chances d’être prises en compte. Et si une discussion s’éternise, on peut croiser les cartons devant soi pour demander à passer la suite…
 
Si un consensus finit par apparaître dans les débats, le texte qui obtient le consensus est adopté. Sinon, l’assemblée peut choisir entre abandonner la discussion ou demander à ce que la question soit approfondie, elle sera alors retravaillée et une nouvelle proposition soumise à l’assemblée suivante.
 
Le consensus ne veut pas dire unanimité. Une décision peut être prise lorsque la plupart sont d’accord avec une affirmation et que la minorité qui ne l’est pas reconnaît que le débat a été équitable et qu’elle peut assumer le résultat ; le désaccord peut être notifié dans le compte-rendu de décision. Il est aussi possible de passer au vote, si 85 % des délégués pensent qu’il est nécessaire de prendre une décision. Le vote reste requis pour les changements de constitution, les décisions financières et les élections.
 
Claire Sixt Gateuille
 

 (article déjà paru sur le site de l'Eglise protestante unie de France)

vendredi 1 juillet 2022

Jerry Pillay, nouveau secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises

Jerry Pilay (c) COE

Le pasteur Jerry Pillay est âgé de 57 ans. Il est marié. De nationalité sud-africaine, il est ministre de la Unity Presbyterian Church in South Africa. Il a exercé son ministère en paroisses et dans l’enseignement. Il a soutenu une thèse de doctorat sur la théologie du développement. Il est actuellement doyen de la Faculté de théologie et de religions de l’Université de Pretoria. L’engagement œcuménique international est l’un des fils rouges de son parcours, au sein d’organismes nationaux, continentaux et mondiaux ; il a en particulier été président de la Communion mondiale d’Églises réformées (CMER/WCRC) de 2010 à 2017.

En l’élisant, à une relativement courte majorité, le comité central a sans doute voulu faire le choix de la stabilité, dans une période troublée et délicate, nécessitant une bonne connaissance des rouages institutionnels œcuméniques. Une autre personne était candidate : Elizabeth Joy, laïque britannique d’origine indienne, d’ascendance luthérienne mais mariée à un prêtre orthodoxe. Cette théologienne de 61 ans a soutenu récemment une thèse sur le corps et l’identité, enracinée dans la Dalit theology, la « théologie de la libération » des basses-castes de la société indienne.

Jerry Pillay sera le neuvième secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises. Il succèdera le 1er janvier prochain à Olav Fykse Tveit, si l’on excepte le mandat intérimaire du P. Ioan Sauca (de 2020 à 2022).

Le secrétaire général occupe le rang le plus élevé dans le personnel exécutif et assume en dernier ressort la responsabilité des activités du COE et de son personnel. Le Conseil œcuménique des Églises (COE) réunit 352 Églises dans plus d’une centaine de pays réunissant quelques 600 millions de chrétiens.

Laurent Schlumberger