mardi 13 juin 2017

La mission à la FLM

Je reviens encore un peu sur l'assemblée de la FLM, avant de nous plonger dans celle de la CMER. cette fois-ci, par le biais de la préoccupation missionnaire : comment la question de la Mission a-t-elle été traitée durant l'assemblée ? 

(c) FLM
Elle a été mise au centre des débats dès le premier jour, avec la pré-assemblée des jeunes. Ceux-ci ont proposé une vision pour la Fédération luthérienne mondiale (FLM) en 3 axes : Réveil, éducation et équité. Le Réveil (ou "renouveau" selon les traductions) était le premier et le plus fort de ces trois axes. Les jeunes ne se satisfont pas d'une Église déclinante et installée, et réaffirment "Pour être une Église qui s'épanouit, nous devons avoir un engagement fort et actif dans la société autant que dans l’Église", "Nous devons être audacieuses/audacieux, flexibles et fières/fiers de notre identité luthérienne face à des changements omniprésents." ou encore "Les jeunes luthérien-ne-s jouent un rôle clé dans le renouveau des Églises, et partagent cette responsabilité avec l’ensemble de l’Église. Le dialogue entre les générations et un leadership intergénérationnel sont essentiels à cet effet."

(c) Albin Hillert pour la FLM
Dans l'organigramme de la FLM, c'est le département "Mission et développement" qui s'occupe des questions de mission. Son rôle est principalement de soutenir la mission des Églises là où elles se trouvent, et en particulier en permettant à tous ses membres de prendre part à la mission de l'Eglise. Aussi donne-t-il la priorité à la formation des femmes et des jeunes, et à la formation des leaders à la bonne gouvernance. Par ailleurs, il organise des consultations autour des thématiques liées à la mission, par exemple sur la diaconie ou sur la mission dans notre contexte mondialisé. Le but de ces consultation est l'échange de bonnes pratiques, la réflexion en commun à un niveau supra-local sur les défis et les opportunités pour la mission aujourd'hui et la mise en réseau de ces acteurs de la mission. Malheureusement, ce département a vu ses financements baisser de 31 % en 7 ans (dont 21% rien qu'entre 2015 et 2016)... 

Deux résolutions (l’ensemble des résolutions constitue le programme de travail de la FLM entre deux assemblées) ont été adoptées à la dernière assemblée pour tenter d'enrayer cette spirale de réduction de l'action missionnaire de la FLM. La première résolution encourageait le Réveil des Eglises et la création d'une plateforme d’échanges autour de la contextualisation et des réponses à apporter face à la sécularisation croissante. 

(c) JC Valeriano pour la FLM
La deuxième résolution, proposée par une consultation qui a eu lieu en 2016 sur « la mission contemporaine dans un christianisme mondialisé », a réaffirmé l’importance de la mission dans la vie de la FLM. Elle a présenté 11 défis actuels dont la mission doit se saisir (identité luthérienne et formation théologiques, mouvement charismatiques, sécularisation, pluralisme et fondamentalisme religieux, polarisation et division dans la société, proclamation et suivance, plaidoyer et diaconie dans le contexte actuel, migration, jeunesse, rapports hommes/femmes, théologie de la prospérité, communication). Le texte appelait par ailleurs chaque Église à réfléchir à nouveaux frais sur les questions « Être l’Église dans son contexte » et « son rôle dans la mission de Dieu ».

(c) Albin Hillert pour la FLM
Plus généralement, on peut dire que la FLM partage la conception de la mission répandue au niveau du Conseil œcuménique des Églises (COE), de la Communion mondiale des Églises réformées (CMER) et d’autres : celle d’une mission holistique, qui englobe proclamation, diaconie et plaidoyer, qui s'adresse à tout l'être humain, y compris dans son ancrage communautaire et ses relations avec les autres. Une mission dans laquelle les êtres humains ne sont que participants de la Mission de Dieu ; une mission qui nous transforme et transforme le monde. Le constat est également partagé que les contextes changent de plus en plus rapidement et que notre conception de la mission doit sans cesse s’adapter et reprendre à nouveaux frais son travail de contextualisation. 

Claire Sixt Gateuille

P.S.: Insatisfaite de la traduction française de la première citation du message des jeunes, j'en propose ici une nouvelle traduction. Voici l'original en anglais : "To be a thriving church, we must have an active and strong membership in both church and society".

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