vendredi 8 juillet 2022

Rechercher le consensus

 

Prise de décision par consensus (c) Joanna Linden-Montes

Depuis 2006, les délégués à l’assemblée du Conseil œcuménique des Eglises (COE) ont un peu l’impression de voter tout le temps…
En effet, Le COE a adopté un mode de prise de décision par consensus. L’idée est de ne pas se contenter de décisions qui n’emporteraient l’adhésion que d’une courte majorité. Cela permet à toutes les confessions présentes – ainsi qu’aux personnes de divers horizons culturels – d’être entendues et écoutées lorsque l’assemblée du COE prend des décisions.

Pour rechercher un consensus, les modérateurs des discussions ont besoin de connaître l’avis des délégués. Aussi, à chaque intervention, ils sont appelés à s’exprimer : plutôt d’accord avec ce qui vient d’être dit ? il faut soulever à hauteur de poitrine un carton orange pour dire « j’accueille chaudement cette intervention ». Plutôt en désaccord ou intervention sans intérêt ? Il faut soulever un carton bleu pour « j’accueille froidement cette proposition ».
 
Lors des discussions, le modérateur ou la modératrice est donc là non seulement pour donner la parole, mais aussi pour « prendre le pouls » de l’assemblée, sentir les tendances qui se dégagent et donc infléchir les discussions dans un sens ou dans un autre. Il est aussi possible de faire remonter des questions ou des remarques par écrit à la modérature. Si plusieurs remarques vont dans le même sens, elles auront plus de chances d’être prises en compte. Et si une discussion s’éternise, on peut croiser les cartons devant soi pour demander à passer la suite…
 
Si un consensus finit par apparaître dans les débats, le texte qui obtient le consensus est adopté. Sinon, l’assemblée peut choisir entre abandonner la discussion ou demander à ce que la question soit approfondie, elle sera alors retravaillée et une nouvelle proposition soumise à l’assemblée suivante.
 
Le consensus ne veut pas dire unanimité. Une décision peut être prise lorsque la plupart sont d’accord avec une affirmation et que la minorité qui ne l’est pas reconnaît que le débat a été équitable et qu’elle peut assumer le résultat ; le désaccord peut être notifié dans le compte-rendu de décision. Il est aussi possible de passer au vote, si 85 % des délégués pensent qu’il est nécessaire de prendre une décision. Le vote reste requis pour les changements de constitution, les décisions financières et les élections.
 
Claire Sixt Gateuille
 

 (article déjà paru sur le site de l'Eglise protestante unie de France)

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